Agir pour une data responsable : constats, méthodes et engagement

Pourquoi intégrer la responsabilité numérique dans nos métiers

L’inaction climatique a un coût, estimé à 300 milliards d’euros par an pour la France. Ce coût pèse sur l’ensemble de l’économie — y compris notre secteur. Contrairement à des métiers essentiels comme l’alimentation ou l’accès à l’eau, le numérique et la data peuvent sembler abstraits. Pourtant, leur empreinte environnementale est bien réelle, et surtout, en forte croissance.

Quelques chiffres clés :

• La quantité de données dans le monde double tous les 4 ans.

• 90 % des données en circulation ont été produites ces dernières années.

• Les équipements représentent 65 % de l’empreinte carbone du numérique, loin devant les centres de données (15 %) et les réseaux (20 %).

Cette croissance pose la question du cycle de vie des données : que produisons-nous ? Pourquoi ? Et à quel moment décidons-nous de ne plus stocker, dupliquer, transférer une information devenue inutile ?

Structurer une démarche de sobriété : le cas concret de notre bilan carbone

Pour aller au-delà du constat, nous avons mené chez Thélio notre propre bilan carbone, en suivant la méthode de l’ADEME et en appliquant notre expertise data. Ce travail s’est articulé en 6 grandes étapes :

1. Cadrer nos activités : scopes 1, 2 et 3, en identifiant toutes les sources d’émissions (achats, mobilité, cloud, etc.).
2. Identifier et collecter les données : en capitalisant sur les systèmes existants, et en impliquant les fonctions support.
3. Construire des hypothèses lorsqu’il manquait des données précises, pour obtenir des ordres de grandeur fiables.
4. Calculer et classifier les émissions, en lien avec les référentiels reconnus.
5. Structurer un reporting clair, partageable en interne comme en externe.
6. Définir un plan d’action, en priorisant les postes à fort impact sur lesquels nous avons des leviers.

Nous avons choisi d’injecter ces données dans notre propre infrastructure data pour pouvoir les suivre mensuellement, bien au-delà de l’exigence réglementaire (mise à jour tous les deux ans).

Se préparer aux obligations : CSRD et gouvernance des données

L’enjeu de la responsabilité numérique ne repose pas uniquement sur des convictions : il devient aussi une obligation. La directive CSRD impose dès 2024 aux entreprises de plus de 1000 salariés un reporting extra-financier structuré autour de données ESG.

Cela implique :

• De mettre en place des processus robustes de collecte de données.

• D’analyser ses vulnérabilités et ses impacts (double matérialité).

• De renforcer la gouvernance des données au sein de l’organisation.

Chez Thélio, nous accompagnons nos clients dans ces transformations, en structurant des chaînes de collecte, en sensibilisant les parties prenantes, et en intégrant les données ESG dans les plateformes existantes. Mais nous le faisons aussi pour nous-mêmes.

Réduire notre impact au quotidien et questionner l’utilité

Réduire l’empreinte du numérique ne se résume pas à éteindre sa caméra en visioconférence. Il s’agit d’un ensemble de choix techniques, culturels et métiers. Clément et Denise l’ont rappelé : nous devons apprendre à distinguer ce qui est utile, structurant, à fort levier… de ce qui ne l’est pas.

Concrètement :

• Allonger la durée de vie des équipements, éviter leur renouvellement automatique.

• Limiter les stockages inutiles, réduire la volumétrie, archiver ou supprimer les données devenues obsolètes.

• Éviter la surconsommation de streaming ou de services non essentiels.

• Choisir nos infrastructures cloud avec discernement, en évaluant leur impact réel.

Mais surtout, nous devons réconcilier usage de la data et finalité écologique. Un algorithme utile à l’optimisation de tournées logistiques ou à la prévention des feux de forêt peut générer bien plus d’économies carbone que ce qu’il consomme. C’est la logique IT for Green.

Une culture d’entreprise engagée et vivante

La transition se joue aussi dans la manière dont nous vivons nos métiers. Chez Thélio, nous avons initié plusieurs actions :

• Formations et ateliers internes : fresque du climat, atelier 2tonnes…

• Révision de nos pratiques d’achats et de mobilité.

• Participation à des collectifs engagés, comme Team for the Planet.

• Collaboration avec des acteurs comme Data For Good, dont nous partageons les valeurs.

Ce sont aussi ces éléments qui nourrissent notre attractivité en tant qu’entreprise et notre capacité à embarquer des talents sensibles à ces enjeux.

Un livre blanc en accès libre pour prolonger la réflexion

Nous avons compilé nos réflexions, nos méthodes et nos retours d’expérience dans un livre blanc, publié sous licence Creative Commons et disponible sur notre site. Il traite aussi bien des impacts du numérique que de l’évolution des usages data et IA à venir.

Ce document s’adresse à tous ceux qui souhaitent s’outiller pour faire de la donnée un levier réel de transition.